Les enjeux énergétiques de l’industrie cimentière

Les enjeux énergétiques de l’industrie cimentière

La production de ciment est une activité industrielle intensive en énergie. Le ciment est un liant hydraulique qui résulte de la combinaison chimique à très haute température (1 450 °C) de calcaire et d’argile. Cette phase de cuisson nécessite un apport énergétique de 3 à 4 gigajoules par tonne de clinker. À cela s’ajoute également les besoins électriques nécessaires au fonctionnement des sites industriels cimentiers, soit environ 1,9 TWh/an pour l’ensemble du secteur.

L’accès à une énergie décarboné et compétitive est donc au cœur des préoccupations de l’industrie cimentière.

Des combustibles alternatifs pour remplacer les énergies fossiles

L’énergie consommée par le secteur cimentier est utilisée à près de 90 % pour la production de chaleur.

Depuis plusieurs années, l’industrie cimentière investit afin de substituer les énergies fossiles par des combustibles alternatifs de substitution (pneus, huiles et solvants usagés, eaux polluées, farines animales, semences impropres, combustibles solides de récupération…).

Ces combustibles de substitution représentent 44 % de l’apport énergétique (données 2021). L’objectif du secteur cimentier est d’accroitre cette dynamique en privilégiant les déchets contenant de la biomasse et en favorisant les approvisionnements locaux.

Des nouveaux besoins en électricité pour décarboner l’industrie

Les émissions de carbone d’une cimenterie résultent pour les 2/3 de la réaction chimique de décarbonatation du calcaire permettant d’obtenir le clinker puis le ciment.

La baisse de ces émissions, dites fatales, passera nécessairement par l’introduction de technologies de capture, stockage ou valorisation du carbone. Selon les premières estimations et selon les technologies utilisées, le seul processus de captation et de compression du dioxyde de carbone pourrait entraîner le doublement de la consommation d’électricité d’un site industriel cimentier.